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- Coronavirus -

Les travailleurs sociaux sur le front de la dignité

Dans un centre de mise à l'abri de l'Armée du Salut, dans la banlieue lyonnaise, Noémie, Jeanne et Marion racontent leur quotidien de travailleuses sociales pendant l'épidémie de Covid-19.
Leurs témoignages, qui accompagnent ces images, font échos à la tribune d'une de leur collègue qui exprimait sa frustration, il y a quelques semaines, en ces termes :

“Je travaille dans un centre de « mise à l’abri ».

Avant même le début de cette crise sanitaire, l’existence de ce centre, de son quotidien, ses petits tracas et grandes tragédies auraient mérités des pages et des pages d’écriture.
Simplement parce qu’avant toute cette crise, il y avait déjà des choses à faire connaître, sur les conditions d’accueil, le système, le travail social, sur la dignité qui semble si souvent oubliée.

Simplement aussi, et surtout, pour reconnaître les personnes qui y vivent, dans leur existence et dans leur humanité. Aujourd’hui, dans un monde qui se confine, la situation n’a pas beaucoup changé.

Voilà une semaine que le confnement quasi-total de la population a été acté par le président, et pourtant, rien n’a changé dans notre quotidien au centre.
Ou presque.“

À l'heure où la France se confine pour freiner l'épidémie et sort à sa fenêtre tous les soirs à 20h pour manifester sa reconnaissance aux personnes qui gèrent, en flux tendu, la continuité d'une société en suspens, les acteurs sociaux sont quasi-systématiquement les oubliés des applaudissements de balcons, des remerciements publics, des hommages politiques.
 

Oubliés, à l'instar de ceux pour qui ils se lèvent le matin, de ceux qui ne sont pas prioritaires, qui ne l'ont jamais été.

Le pays se confne. Mais qu'en est-il du confinement, des gestes barrières, de la distanciation physique, quand une vingtaine de famille partagent leur quotidien ? Quand peinent à parvenir aux équipes quelques facons de gel hydroalcoolique, et le stricte minimum de masques pour les employés ?


Qu'en est-il du confinement, quand la vie n'est régie qu'en communauté ?

Rien n'a changé“, parce que rien ne peut changer dans ces conditions.

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